La Clepsydre | Sanatorium pod Klepsydrą (Wojciech Has - 1973)

Titre : La Clepsydre
Titre original : Sanatorium pod Klepsydrą
Réalisation : Wojciech Has
Scénario : Wojciech Has, d'après Bruno Schulz
Musique : Jerzy Maksymiuk
Photographie : Witold Sobocinski
Décors : Andrzej Płocki et Jerzy Skarżyński
Pays d'origine : Drapeau de la Pologne Pologne
Format : Couleurs - Son monophonique
Genre : Drame
Durée : 124 minutes
Dates de sortie :
France : 24 mai 1973 (Festival de Cannes) ; 21 mai 1975 (sortie nationale)
Pologne : 12 décembre 1973

Joseph rend visite à son père soigné dans un étrange sanatorium dirigé par le docteur Gotard. Commence alors pour lui un voyage intérieur dans son passé.

J'espère qu'il y a Passe-Partout dans le flim.

J'ai beaucoup aimé, avec néanmoins un reproche majeur à lui faire Avec un tel soin apporté à la forme, je regrette un peu que le réal soit tombé dans les travers d'un verbiage finalement assez factice. Comme trop conscient de ce qu'il est, le film aligne des dialogues qui empruntent autant à la folie qu'au non-sens, mais le résultat en est-il meilleur? C'est loin d'être évident. Dans le même style d'exercice par exemple, je préfère largement la retenue verbale d'un Stalker (de part un nombre bien plus réduit de personnages, certes) qui laisse parler les images, persuadé dans de nombreuses scènes que ça suffit et il a bien raison.

Dans La Clepsydre, ce sont justement durant les scènes en apesanteur, qui délestent au maximum les dialogues, que la magie opère le mieux. On entre alors dans une autre réalité, le personnage semble pousser une porte, entre dans une bulle coincée dans l'espace et le temps, dans laquelle s'entrechoquent (au point de se briser, de tomber en ruine) différents lieux, différentes personnes, différentes temporalités. Certains mouvements de caméra qui passent d'un décor à un autre avec une sorte de fluidité, de légèreté propre au songe ont de quoi complètement retourner la tête, un vrai panard! Parce que la forme justement, nom de dieu Le film est visuellement magnifique, de la photographie au placement des acteurs dans l'espace, travail qu'on imagine millimétré. Chaque seconde de cet ovni est un petit tableau en soi. Je regrette teeeeeeellement ces dialogues ampoulés parce que ce qui aurait pu être un chef-d'oeuvre restera 'juste' un très bon film à mes yeux

De par sa richesse visuelle et sa durée assez pignoufséquente, c'est un film qui gagnerait grandement à être vu en salle je pense.

Ash a écrit:

De par sa richesse visuelle et sa durée assez pignoufséquente

La prochaine fois que je comprends pas le post bourré de fautes d'un newbie, je posterai ça

Spoiler:

Tout pareil que Ash, même si le film m'a perdu dans son deuxième tiers avec ses dialogues. Le film est magnifique (et je pèse mes mots) et il aurait tellement gagné à montrer son personnage déambuler dans des décors expressionnistes... J'ai des frissons rien que de repenser au début et au grand final.
Ceci dit, les dialogues permettent de renforcer l'idée du rêve. On a toujours du mal à représenter un songe à l'écran pour plusieurs raisons. Avec son personnage qui déambule et raconte n'importe quoi de façon cohérente, c'est un vrai tour de force.

Une belle découverte.

Youn a écrit:

Le film est magnifique (et je pèse mes mots)

Youn a écrit:

On a toujours du mal à représenter un songe à l'écran pour plusieurs raisons.

Dernier message.
Tu reviendras.
Tu reviens toujours.
Au lieu de.

Une escalope milanaise va plus vite qu'un autochtone jurassien.
On est imperturbable un jour sur deux en Moldavie, tant qu'un suicide n'est pas conclu avec un joueur de foot gaucher.
Même si Pollux est rentré tard, que faire un dimanche ensoleillé ?
Dossiers, couverts, facteurs, et autres bricoles frénétiques.
Tout ça c'est bien joli, mais qui le dira à son mari ?
Avec mon ami Caillou, j'ai dessiné des orties, sur une passerelle. Manger en travaillant !
Dormir est passible de dix coups de fouet (sauf derrière l'église, évidemment).
Montaigne n'était pas dupe quant à la situation au Groenland.  Avec des écouteurs, elle aurait résolu n'importe quelle équation.
Laurel, sans Hardy, mais avec de la chantilly. Sur son nez, espiègle.
Le sang remonte vers le Nord. Tant qu'on a la santé, décortiqué(e).
Mille-pattes, et dix font seize, consonnes.
Impair et passe-moi le sel, terriblement. Honteusement, plutôt.
Ne pas y voir ce qu'il n'y a pas à y voir, tout en voyant ce qu'on n'a pas vu en premier lieu.
Noirmoutier.
Chercher l'intrus au milieu d'une fête foraine. Cartouche ! Botanique ? Sidérant...

/10

Ça, c'est pour la première heure, j'attaque la deuxième cet après-midi.

Je l'ai vu hier soir et je rejoins l'avis de tout le monde : c'est sublime mais trop bavard !

Je me demande si on ne perd pas beaucoup du sens avec la traduction quand même...

Si j'ai le temps (donc non) je tenterai bien une seconde vision sans les sous-titres pour encore mieux apprécier le visuel époustouflant

Plus sérieusement, mon avis après avoir vu le flim en entier.

A un moment, il y a des éléphants. C'est super les éléphants, c'est joli (quand ils sont mûrs), mais ça prend de la place, bon sauf si on les collectionne sous une forme ou une autre, comme par exemple des portes-clés éléphants, des verres à dents avec des éléphants dessus, des abats-jours éléphants, des distributeurs de bonbons PEZ éléphants, des cuvettes de WC éléphants, STALKER des petites statuettes d'éléphants, des figurines d'éléphants (mais pas au format 1:1, parce que sinon, ça revient presque au même qu'avoir des vrais éléphants chez soi). BRAZIL D'ailleurs, un collectionneur d'éléphants, on appelle ça un Pachidermophiliste ou un Eléphantophile. MAURITS CORNELIS ESCHER
J'ai appris un truc, je ne le savais pas. Il y a d'autres choses que je ne sais pas, comme la capitale du Turkménistan (c'est pas Bruxelles, déjà), ou encore le plat préféré de Jean-Claude Van Damme. En même temps, je serai bien incapable de vous dire quel est MON plat préféré ! PAPERHOUSE Amusant, non ? SIGMUND FREUD
Mais on s'éloigne du sujet, les éléphants.

Mon oncle collectionne les éléphants (il est donc Pachidermophiliste ou Eléphantophile (on apprend des trucs), mais il reste avant tout mon oncle, c'est important pour la suite de l'histoire ; de plus, il ne s'appelle pas du tout Gérard - ce qui n'a aucune espèce d'importance pour la suite [s'il y a une suite un jour à cette parenthèse]). LA CHAMBRE DE VAN GOGH A ARLES
Et bien ma mère, parfois, lui offre des éléphants. Toujours pas de vrais éléphants, parce que même si sa femme et lui ont un grand jardin, ils n'auraient pas la place de cultiver des éléphants, c'est que ça consomme ces conneries, au moins du 10 litres aux 100, ou quelque chose comme ça. L'ÉCHELLE DE JACOB Il a (mon oncle, pas ton voisin, qui n'a jamais été cité dans cet avis sur ce flim, donc aucune chance que j'en parle à nouveau, ça n'aurait aucun sens) une énorme collection d'éléphants, s'élevant à au moins SEPT objets ! REQUIEM POUR UN MASSACRE Enfin, entre 7 et 8000, pile poil entre les deux. Tiens, le mot "poil" me fait penser qu'il faut que je rachète du Calgon pour la machine à faire des barbes à papa. LES 12 TRAVAUX D'ASTÉRIX

Les éléphants, vraiment, quel bonheur, tu fous un éléphant à la fête d'anniversaire de ton petit neveu, que tu peux pas encadrer, même s'il est excellent en EPS, et qu'il court le 100 mètres en 13 secondes ; et bien BIM ! Succès assuré. SILENT HILL Ah ça, Tonton Gérard il pourra plus se la ramener avec son château gonflable de pouet ! ERASERHEAD C'est sympa les châteaux gonflables, mais franchement, au bout de six heures à sauter comme un pignouf, on a fait le tour de la question, non ? LE LOCATAIRE J'ai toujours LARGEMENT préféré les piscines à boules, mais là, on rentre dans les trucs hyper personnels, je ne sais pas si je peux me confier à vous comme ça, il y a des choses qui peuvent se dire (comme mon plat préféré, les anchois au jambon noir), et d'autres pas (comme la fois où j'ai pété sous la tente, alors que je dormais avec une copine, Ludovic). LES AVENTURES DE RABBI JACOB DANS LES GRIFFES DU MANDARIN Notre relation n'est pas encore assez poussée pour que je puisse vous dire tout et n'importe quoi. J'adore les vidéos de naines qui couchent avec des asiatiques, et avec ton voisin. DISNEYLAND PARIS
Oups, nous nous éloignons encore ! Décidément ! PINOCCHIO

J'ai bien l'impression que cet avis ne mène nulle part. Ni à gauche, ni à droite, ni à Rome, ni au Sitis Market. LES ROIS MAGES J'ouvre un sondage ? TWIN PEAKS
Évidemment, vous allez me dire que j'ai abordé cet avis sous l'angle de l'éléphant, BLADE RUNNER et que j'aurais tout aussi pu bien choisir le babouin, vous aurez raison, ALICE AU PAYS DES MERVEILLES 1 point partout, la balle au centre, et chacun trouvera midi à sa porte à 14h11. JAN SVANKMAJER

Quelle est la différence entre un pigeon ?:

LE FLIM KAMOULOX ULTIME ?/10

N.B. : La capitale du Turkménistan est Achgabat.
N.B. 3 : Une pensée pour Enrico Macias, qui après avoir été infecté par le COVID-19, est hospitalisé depuis quelques jours pour une fracture du col du fémur.
N.B. 7,56 : Frangipane.

Certes.

Je reviens tout de même rapidement sur un détail.

Il y a quelque chose qui m'a échappé entre 0h0m20s et 2h03m40s.
Quelqu'un peut m'expliquer ?

Par contre, pour ces passages-là, j'ai tout compris :

Spoiler:

Très belle analyse, j'applaudis le travail de précision, limpide, clair, net

J'ai essayé d'aller à l'essentiel, sans me laisser avoir par tous les éléments perturbateurs sus-mentionnés (les babouins) et ci-après mentionnés : les oiseaux, les soldats noirs, les prostituées aux seins à l'air, les pantins mécaniques à taille humaine, les enfants super chelous avec de grosses lunettes qui se cachent sous les tables avec des albums de timbres d'Amérique du Sud.

Et plus sérieusement de plus sérieusement, si c'est possible, j'ai trouvé ça complètement dingue (si ce n'était pas assez clair), et je me referai volontiers des passages, comme ça, pour le fun, parce que j'ai rarement vu un flim comme ça, excepté peut-être à l'Étrange Festival, et dans une moindre mesure chez Tarkovski ou Lynch.

C'est le genre de flim dont je pourrai parler pendant des plombes avec une personne réceptive, sans avoir compris un millième de ce que j'ai vu (étalé sur une douzaine d'heures, impossible de regarder le flim d'une traite, donc sur le point que tu soulevais, oui, je pense que c'est un flim à voir au cinéma, sans pouvoir à aucun moment faire de pause).

Ça va faire tout drôle de passer de Mon oncle d'Amérique et La clepsydre, à Cats dans le cadre du club ciné très select des mordus.