Superman

Petit sujet pour réunir les discussions sur l'Homme de fer.

"Cette mini-série uchronique imagine un monde dans lequel le personnage de Superman ne serait pas élevé aux États-Unis mais en Union Soviétique. Le livre part de cette hypothèse pour raconter tout un monde parallèle avec son histoire et ses super-héros."

Brillant. Je n'ai pas d'autre mot. En faisant un pied de nez au "Superman personnage patriote américain" et en répondant à cette question amusante ("Et s'il était communiste ?"), Millar offre à son personnage un récit intelligent aux ramifications politiques et mythologiques. Superman est donc au service de Staline, n'a pas d'alter égo humain (pas d'individualisation du personnage) et prend son idéal très au sérieux. Il fait également intervenir d'autres personnages connus et donne ainsi une dimension mythologique au récit. C'est un récit qu'il faut lire plusieurs fois afin de saisir tous les détails de cette bande-dessinée qui fera date.
Il ose même terminer son histoire par une énooooorme révélation qui ne peut faire que sens. Brillant je vous dis !

Ça a l'air vraiment chouette !
Il vaut mieux connaître un minimum Superman ou un novice total qui n'a même pas vu les films -genre moi- peut s'y lancer ?


Dans le genre, il n'y a pas une BD également qui prend comme personnage principal Lex Luthor ?

Mighty-Forest a écrit:

Dans le genre, il n'y a pas une BD également qui prend comme personnage principal Lex Luthor ?

Si, scénarisé par Brian Azzarelo et dessiné par le grand Lee Bermejo, qui ont fait un très joli spin-off sur le Joker également.
Je ne les ai pas lus, mais niveau graphique, ça a l'air plutôt joli.

Quant à Superman, j'ai lu trop peu de comics le concernant pour me lancer dans un débat.
Néanmoins, j'aimerais bien finir le All-Star Superman de Grant Morrisson et Frank Quitely, projet ambitieux de réinvention des personnages par DC Comics, qui a l'air bien mieux mené que l'anarchique All Star Batman & Robin The Boy Wonder des pourtant géniaux Frank Miller et Jim Lee, comics over-the-top à la publication anarchique (une poignée de numéros entre 2005 et... 2011) et inachevé à ce jour.

Mighty-Forest a écrit:

Ça a l'air vraiment chouette !
Il vaut mieux connaître un minimum Superman ou un novice total qui n'a même pas vu les films -genre moi- peut s'y lancer ?

Tu connais Superman, Krypton, les parents adoptifs de Smallville, Lex Luthor, Lois Lane, Daily Planet, Jimmy Olsen ?
C'est bon, tu peux te lancer.

Superman - Les origines (Birthright)

Dans les années 80 à 2000, DC a régulièrement réécrit les origines de ses personnages dans un soucis d'actualisation ou pour attirer un nouveau public. Ce Superman signé Mark Waid (et dessiné par les génial Francis Leinil Yu) revient ainsi sur le départ du fils de Krypton et sa tentative de se faire accepter par les habitants de Métropolis, ceux-ci étant des cyniques abreuvés d'images par Lex Luthor. Eh bien c'est de la grosse poutre.

J'avais lu les premiers chapitres (jusqu'à l'arrivée de Clark à Métropolis donc) et c'était effectivement très bon !
J'ignorais qu'ils l'avaient édités à part... Je me laisserais bien tenter.

Pour demain [For tomorrow]

Arc se déroulant sur une année éditoriale (soit 12 numéros, sortis entre 2004 et 2005), Pour demain débute avec la disparition simultanée de 1 million de personnes à travers le monde, ou plutôt avec Superman qui raconte que 1 million de personnes ont disparu (c'est d'autant plus difficile que sa chère Loïs Lane fait partie des disparus). Cette nuance est importante car au-delà de l'enquête et de la résolution de cette énigme, Azzarello raconte comment l'Homme d'Acier gère cette situation. Et l'auteur n'y va pas avec le dos de la cuillère, provoquant chez Sup' une remise en question de son statut christique et omniscient. Faut-il embrasser cette condition et perdre toute humanité (ce qu'il est prêt à faire à plusieurs reprises ; d'ailleurs on ne le voit que sous son costume et il refuse qu'on l'appelle Clark) ? Ou au contraire, laisser les humains gérer leurs conflits, car son investissement pourrait causer des pertes plus grandes encore ? Pour demain est un récit complexe, proche d'un Alan Moore (si si) dans sa façon de structurer la narration et d'écrire des dialogues subtils (il va sûrement falloir que je le relise) qui tente non de réinventer l'Homme d'Acier mais d'explorer une face cachée de lui en le provoquant et en le rendant menaçant. L'auteur et le dessinateur se permettent même d'inverser les rôles avec Batman, dans une séquence où c'est l'Homme-chauve-souris qui fait preuve d'humanité devant un Superman monolithique et résigné. C'était excellent.


Nota Bene : je ne savait pas que Azzarello avait écrit un Superman. Pour moi, c'était surtout l'auteur un peu controversé de 100 Bullets (que je n'ai jamais lu). En 2010, je suis allé au Comic-Con avec Brownie et Maxwell et j'ai assisté à une petite conférence sur les comics subversifs. Azzarello faisait partie des invités. J'ai posé (ou peut-être tenté de poser) une question qui me semblait intéressante. A l'époque, Sup' venait d'abandonner sa nationalité américaine, ce qui avait suscité un tollé général chez les politiques (IRL). Cela nous semblait amusant, à nous lecteurs européens, et aussi important et subversifs qu'un pet de souris. Ma question était en gros "comment eux, auteurs vraiment subversifs, considèrent-ils ces pseudo-scandales insignifiants par rapport à leurs oeuvres qui elles le sont ?". Azzarello a pris le micro. M'a regardé. A regardé l'assistance d'un air amusé et satisfait. Et a lancé un "I. DON'T. CARE" avant de passer le micro à son voisin qui a tenté de répondre à ma question sans doute stupide pour eux. Ce Azzarello était un bonhomme que je ne connaissais pas. Le seul parmi les invités il me semble. Et je me suis dit "Super, un type qui considère que tout ce qui est populaire c'est de la daube et que lui seul fait des vraies oeuvres. Pas comme ces types de Marvel et DC.". Plus tard, j'ai vu son nom sur un comic Lex Luthor. Et je me suis dit "Petit hypocrite".

Il y a quelques jours, Superman a eu 75 ans. Urban Comics profite de cet anniversaire pour éditer une jolie anthologie de ses débuts en 1938 (même année que Spirou !) à sa récente renaissance en 2011. Et on peut dire que le changement est assez drastique. L'éditeur a eu la bonne idée de placer un petit texte explicatif avant chaque BD afin de replacer le contexte au lecteur ainsi que plusieurs pages classant et analysant un peu plus le mythe de l'homme d'acier et son évolution, du surhomme indépendant protégeant les faibles au mélancolique extra-terrestre se posant toutes sortes de questions en passant par le protecteur de l'American Way of Life (qu'il finira par rejeter dans une séquence un poil lourdingue).



Action Comics #1-2 (1938), Jerry Siegel & Joe Shuster
Superman #17 (1942), Jerry Siegel, Joe Shuster & John Sikela
Superman #53 (1948), Bill Finger, Wayne Boring & Stan Kaye
Action Comics #242 (1958), Otto Binder & Al Plastino
Superman #141 (1960), Jerry Siegel, Wayne Boring & Stan Kaye

Les débuts du super-héros montrent la naïveté d'une époque craintive et qui désirait être protégée. Très orientée kids, les séries développent de belles histoires. D'une façon qui peut nous paraitre kitsch aujourd'hui certes mais qui pour l'époque était complètement nouvelle. Et une belle histoire reste une belle histoire. Désireux de renouveler leur concept, les auteurs tendent à ancrer leurs histoires dans l'espace (découverte de Krypton etc.) et de rajouter toujours plus de pouvoirs au personnage.




Superman #247 (1972), Elliot S. Maggin, Curt Swan & Murphy Anderson
Action Comics #544 (1983), Marv Wolfman & Gil Kane
Superman #400 (1984), Elliot S. Maggin & Frank Miller
Superman V2 #11 (1987), John Byrne & Karl Kesel
Action Comics #622 (1991), Roger Stern & Bob McLeod
Action Comics #775 (2001), Joe Kelly, Doug Mahnke & Lee Bermejo
Mythology : the DC Comics art of Alex Ross (2003), Chip Kidd & Alex Ross
Action Comics #900 (2011), David S. Goyer & Miguel Sepulveda

Puis vient le temps des nouveaux auteurs, ceux qui ont grandit avec les super-héros et chez qui le concept a donc mûri. Frank Miller, Alex Ross et autres Lee Bermejo donnent leur vision du personnage (visuellement ou scénaristiquement) à travers des concepts qui interrogent le personnage et le mythe. A travers des récits qui questionnent l'efficacité ou l'utilité d'un tel surhomme de moins en moins en phase avec son public, DC ne fait qu'évoluer. A noter un récit de Frank Miller particulièrement intelligent.



Action Comics #0 (2012), Grant Morrison & Ben Oliver

Comme chez Marvel, des "méga-récits qui bouleversent la continuité" jalonnent l'histoire des personnages. Officiellement pour faire des récits super funs et originaux. Officieusement pour une gigantesque campagne marketing et/ou remettre de l'ordre dans des histoires incohérentes. Le récent redémarrage chez DC a eu lieu fin 2011/début 2012 suite à Flashpoint dans lequel Flash provoquait sans le vouloir le rebootage de son univers. Sup' a 24 ans max, n'a pas de costume (ah si, un T-Shirt avec son logo) et ne vole plus.

A terre [Grounded]

Après avoir sauvé des galaxies, après avoir accompli des miracles dans l'espace intersidéral et sauvé la Terre de menaces extraordinaires, Sup' se rend compte qu'il a perdu sa proximité avec les gens et a perdu de vue son crédo "Protéger la veuve et l'orphelin". Il se met alors en tête de parcourir les U.S.A. à pied afin de se reconnecter avec le peuple.

Très bonne idée d'introspection du personnage débouchant sur un chouette concept (quoique casse-gueule), ce Superman - A terre (si le titre français est un bon compromis, le Grounded original est plus subtil, faisant référence à une punition) ne tient malheureusement pas toutes ses promesses. Cela commençait pourtant plutôt bien, le récit étant confié à J. Michael Straczynski. L'auteur saisit bien les ramifications de son récit et, s'il fait une grosse méga faute incohérente (tellement que c'en est impardonnable), lance un récit plein de promesses. J. Michael Straczynski se barre ensuite pour faire Terre-1 et laisse la barre à Chris Roberson, qui foire dans les grandes largeurs. Le récit n'est plus intéressant, ne répond pas aux questions essentielles et essaye tellement de faire retrouver à Superman ses idées originelles (Justice, etc.) qu'il rédige un parfait comic des années 40, complètement anachronique. Il termine même le comic par un clin d'oeil (littéralement) de Superman au lecteur, genre le truc qui n'arrive plus depuis 30 ans ! Dommage...

[Escape from Bizarro World]

Après The last Son, Geoff Johns continue son incursion dans le monde de l'Homme d'Acier pour rédiger cette histoire tragique sur Bizarro. Celui-ci est un méchant des années 70/80, créé par Lex Luthor qui désirait posséder son propre Superman en clonant ce-dernier. Malheureusement, il l'a fait pensant que Sup' était un humain amélioré et non un alien, ce qui a eu des crétinouséquences catastrophiques sur l'expérience. Ainsi est né Bizarro, clone raté qui fait tout à l'envers (il aime la laideur, se construit une planète cubique etc.) et a l'intelligence d'un gamin de quatre ans. Personnage tragique proche d'un Hulk ou du monstre de Frankenstein, il cherche avant-tout un sens à son existence mais ne peut s'empêcher de vouloir détruire Superman. Dans ce tome, 'Pa Kent est capturé par Bizarro et emmené sur la planètre cubique citée plus haut. Sup' part à sa recherche pour découvrir un monde triste créé par un être qui ne cherche qu'à être accepté. C'était bieng En prime dans la BD, la première apparition de Bizarro.

All Star Superman

En plein milieu des années 2000, DC décide de créer une série hors continuité, permettant aux auteurs de livrer leur vision d'un personnage. Cette série, appelée All Star a d'abord été consacrée à Batman et Robin, sous l'égide de Frank Miller. Scandale, mauvaise critique, délais de parutions trop importants, censure inachevée provoquant un rappel produit (tout ça parce que le mot "Fuck" n'avait pas été transformé en "F@#k"), cette première mouture a laissé un arrière goût peu plaisant chez DC. Entre temps, ils ont démarré "All Star Superman" et l'ont confiée à Grant Morrison, qui a décidé de prendre le titre de la série au pied de la lettre. L'auteur décide ainsi de raconter la mort de Superman. Tout simplement. Ou plutôt, sa mort approchant. Si le Soleil jaune de notre système donne au Dernier Fils de Krypton ses pouvoirs, un voyage prolongé au plus proche de l'astre l'irradie complètement et sature ses cellules qui démarrent une apoptose. L'Homme d'acier n'en a plus pour long. Comment mettre à profit ces derniers instants ?


All Star Superman est ainsi une synthèse du mythe. Au-delà d'une vision personnelle, Grant Morrison s'échine au travers de douze numéros (un peu inégaux) de retracer ce qu'est Superman dans l'absolu : un être proche d'une divinité qui représente le Bien, le meilleur d'une Humanité parfois mise à mal. Il veut sauver tout le monde et il y a toujours un moyen de s'en sortir (le contraire total de l'Homme chauve-souris). Et de part ce statut déique, Morrison fait accomplir à Sup' 12 "travaux" au service de la Terre. Et le résultat est assez surprenant.



Surprenant au vu de la narration et des histoires racontées. Plutôt que de narrer Superman accomplit 12 travaux, Morrison écrit 12 petites histoires quasi indépendantes que l'on aurait pu tout aussi bien titrer "12 journées avec Superman". Et c'est en étant lui-même que Sup' fait son leg à l'humanité. En étant un super-héros un brun vintage et dont l'abnégation peut faire sourire à l'heure actuelle mais qui n'hésite pas à plonger dans un soleil pour nous sauver tous. Super-méchant, robot tueur, monstre impossible à arrêter, menace kitschounette, retour de Luthor, planète Bizarro etc. Tout est là, comme un gros résumé de 60 ans de l'Homme d'Acier. Et à la fin que l'on se rend compte que les 12 miracles sont bien effectués, mais que l'on est tellement habitué qu'on ne s'en rend pas vraiment compte. Morrison a même dû les spécifier dans une interview !


Au final, cet état est la principale qualité mais également le plus gros défaut de ce All Star. Si le travail de Morrison est très bon, le fait qu'il pioche dans 60 ans de comics (à l'époque) le fait aussi ressortir quelques vieilles casseroles qui pour nous européens, sont assez maladroites (frak, Superdog quoi...). Des éléments nécessaires au vu de ce qui est raconté. Le résultat est devenu culte pour les amateurs de comics aux U.S.A., a eu le droit à son adaptation animée (qui a l'air d'être un copié collé Robertrodriguesque), a raflé des tonnes de prix et voit même ses dialogues copiés dans le prochain Man of Steel (alors que j'étais en train de me dire au vue de la bande-annonce du film que ses dialogues étaient au moins bien torchés... tu parles !).

Superdog, sans rire ??

Ah ah tu connais pas ?

Terre-Un [Earth One]

En 2010, DC donne à JMS l'occasion de redémarrer Superman, à la manière de l'univers Ultimate de Marvel. Y voyant l'occasion de réaliser un de ses rêves, JMS commence ce nouvel univers avec un Superman arrivant à Métropolis, se demandant qui il est vraiment. Sans réel héritage biologique et un peu perdu avec ce que ses parents adoptifs lui ont enseignés, il se cherche, ne sachant pas s'il doit s'accomplir ou non. En faisant cela, JMS reprend la thématique de la double personnalité. Le personnage n'a aucune idée de qui il doit être, d'autant plus qu'il doit scinder sa "personnalité" en deux. Que sera Kal-El et surtout, que sera Clark Kent ? Des questions difficiles auxquelles le kryptonien répondra au fur à mesure en prenant conscience de son double héritage. Le résultat est plutôt intéressant. Ca ne vaut clairement pas "Birthright", l'origin-story de Waid et Yu (dont je suis fan des dessins) mais du JMS, c'est toujours bon à prendre !! Si vous ne deviez lire qu'un comic racontant l'origine de Superman, lisez Birthright. Sinon, celui-ci est un second choix pas mauvais.

Sacré Sup' !

Red Son ressort chez Urban. L'occasion de (re)découvrir ce récit génial.
http://www.urban-comics.com/superman-red-son/

L'Hommage made-in-DC au mythe Superman. On y croise donc ses premières aventures, les évènements marquants, les films, les jeux-vidéos. L'incrustation du dessin d'Alex Ross (devant le château d'eau de Smallville) pue du popotin. Mais le résultat est chouette.

Superman and the Legion of Superheroes

Avant d'entrer dans les détails de cette aventure, je vais recentrer le personnage dans son contexte éditorial (tout du moins, je vais essayer avec le peu de connaissances que j'ai pu glaner). Comme beaucoup de super-héros de premier plan (DC/Marvel confondus), Sup' a une longue vie éditoriale et sa ligne temporelle est on ne peut plus bordélique. Et, à l'encontre de Marvel qui s'est cassée les dents, DC a régulièrement tenté de remettre de l'ordre dans ses publications, jusqu'à un point où c'est devenu risible ! En gros, alors que les éditeurs de Iron Man et Spider-man font des crossovers depuis 10 ans en créant une même ligne directrice (à l'image de ce qui est fait au cinéma), ceux de Superman et Batman avertissent régulièrement le lecteur en lui disant "Ouais mais là on recommence tout et les 10 derniers mois de lecture n'ont jamais existé). A un tel point que cela pouvait devenir insultant. Et si Batman a grosso modo une histoire plus claire, celle de Superman est un souk. Ainsi :

- Superman nait dans les années 30 et vit 65 années d'aventures (Golden Age, Bronze age tout ça...)

- Au cours de ses aventures (en tant que Superboy, personnage au combien incohérent), il rencontre la Légion des Super-héros (jeunes justiciers venant du XXXe siècle).

- 1985
Afin de simplifier tout ça, DC jette un pavé dans la marre avec "Crisis on Infinite Earth" qui redémarre la totalité des mythologies

- 1986
Le Superman de cette ancienne mythologie meurt, dans un récit d'Alan Moore.
Le comic-book Man of Steel redémarre avec ce qu'on appelle une "Origin Story" qui sera le point de départ de la mythologie officielle avec comme mot d'ordre : "On respecte une continuité" (mouais)

- 2003
Mark Waid écrit "Birthright" ("Les origines" chez Urban, décrit quelques postes plus haut), nouvel "Origin Story" rétroactif (en gros, le récit de John Byrne n'est plus à prendre en compte mais tout ce qui a suivi, si..). Le récit est excellent et redéfinit un Superman plus terre-à-terre et voyageant d'un continent à l'autre.

- 2005
Crisis on Infinite Earth a une première suite, appelée Infinite Crisis. Le récit Birthright est officiellement évacué de la continuité (vous suivez ?)

- 2009
Geoff Johns, actuellement en charge de la ligne éditoriale chez DC, écrit "Secret Origins" (édité chez Panini), nouvel "Origin story" bien mièvre et loin du talent de Mark Waid. Fan du côté Space Opéra (que j'appelle de mon côté Disco) des Héros, il réintègre la légion des Super-Héros.

- 2010
Nouveau redémarrage de l'univers et du personnage (c'est juste le 5ème en moins de 30 ans...) avec Flashpoint et les new 52. Mais ça c'est autre chose, et j'ai pas envie de me lancer dedans.

Le récit que je présente ici est inclus dans le "Run" de Geoff Johns sur Superman. A l'instar de Morisson sur Batman (au même moment), DC a laissé travailler un auteur sur le personnage. Et nous sommes présents ici un an avant Secret Origins, qui n'a donc pas eu lieu mais après Birthright, qui a pourtant déjà été évacué. Le récit officiel de démarrage est donc Man of Steel. Pfiou.. Pourtant, Johns nous parle déjà de la légion des Super-héros du XXXe siècle. N'ayant en tête que le récit de 2009 et pas fan du côté Disco des super-héros, j'ai eu très peur. Vous suivez toujours ? Bon.

Ce troisième tome (après les excellents Le dernier fils et Bizarro-Monde) démarre par un Superman envoyé dans le futur afin de contrer une menace. En effet, on découvre que La légion des Super-héros menait des auditions pour accueillir des membres à la fin du XXXe siècle mais beaucoup furent recalés, et parmi eux, beaucoup de Terriens pure-souche alors que la Légion officielle était surtout composée d'Aliens. S'en est suivi la création d'un groupe de frustrés qui a fait énormément de propagande raciale. Résultat, la légion officielle est pourchassée et Sup' est appelé à l'aide. Mais ça ne sera pas aussi simple puisque l'origine même de Superman est mise à mal. Et c'est de ce postulat que découle un récit vraiment surprenant et bon. On sent l'amour de Johns pour tout ce qui est Space Opéra flashgordonesque mais reste sobre et ne part pas (pas trop...) dans des délires à base de costumes flashy et se borne à raconter sa plutôt bonne histoire. A découvrir donc, après avoir intégré les éléments de la Mythologie afin de ne pas trop être perdu.