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| Sujet: Super-Héros & Philo (Simon Merle) Lun 24 Déc 2012 - 14:06 | |
| Le monde des Super-héros est brutal, coloré, fantaisiste... Nous sommes tous, quelque soit notre âge, fascinés et pris dans la toile de ces récits imaginaires. Mais pourquoi y voir matière à réflexions philosophiques ? Les Super-héros, malgré leurs super-pouvoirs, sont vulnérables et sont le reflet à peine déformé de l’espèce humaine. À travers leur double identité, ils incarnent à la fois l’humain, avec toutes ses faiblesses, et une perfection physique et morale, qui tend vers le surhumain. Ils sont un miroir grossissant dans lequel nous pouvons contempler notre condition et nous interroger : qui sommes-nous ? Quel est notre devoir ? Que peut-on espérer ? Le détour par la fiction est parfois nécessaire pour faire tomber le masque et affronter les problèmes qui nous préoccupent dans la réalité. Ainsi, à travers l’exemplarité du super-héros, c’est finalement notre humanité que nous essayons de comprendre et notre monde que nous survolons.Le prof de philo Simon Merle s'attaque au mythe du Super-héros par le truchement de questions philosophiques essentielles et fondamentales en questionnant le personnage du surhomme. Ainsi Simon Merle se demande ce qu'est un super-héros. Il en arrive rapidement à la conclusion, en faisant intervenir Aristote, Blaise Pascal et Nietzche, que c'est l'Homme derrière le masque, de part sa dignité, qui agit en tant que super-héros et agit pour le bien du peuple. Mais s'il agit en indépendant, n'est-il pas antidémocratique ? Et les Hommes ne se reposeront-ils pas sur ces super-héros pour oublier les vertus essentielles à la vie en société ? De même, à quoi sert un surhomme. Simon Merle évoque l'aspect transgressif d'un tel concept dans une société conservatrice, un aspect nous conférant plus de libertés apparentes (mais comme l'a dit Sartre, la liberté c'est d'avoir des contraintes) et nous montrant tels que nous nous voyons, ou supposant un futur utopique. Les aspects carthatiques, la fonction de l'identité et d'autres trucs passionnants sont également évoqués. Il y a peut-être une ou deux questions supplémentaires qui ont été éludées et qui auraient nécessité un développement (notamment chez les vilains, peu évoqués). Mais c'est du pinaillement. A la fin de l'ouvrage, Simon Merle revient sur les personnages les plus connus afin de les montrer en exemple de son argumentation. Cela se lit vite, la mise en page est ludique et reprend l'iconographie d'un comic-book. C'était passionnant. | |
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