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 Bleeder (Nicolas Winding Refn - 1999)

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MessageSujet: Bleeder (Nicolas Winding Refn - 1999)   Bleeder (Nicolas Winding Refn - 1999) EmptyVen 12 Mar 2010 - 0:25

Bleeder (Nicolas Winding Refn - 1999) Img_1327_20050929_102834

Réalisé par Nicolas Winding Refn
Avec Kim Bodnia, Rikke Louise Andersson, Zlatko Buric
Long-métrage danois. Genre Thriller
Durée 1h38 min Année de production : 1999

Leo et Louise, un jeune couple à Copenhague. Leo sort très souvent avec ses amis, mais Louise préfère rester à la maison. Lorsqu'elle lui apprend qu'elle est enceinte, Leo devient distant et très violent.
Spoiler:

De loin mon film préféré des 4 que j'ai pu voir pour l'instant. Je ferais une critique plus complète d'ici demain, mais franchement...

Bleeder est génial, nous proposant une sorte d'histoire scindée en deux : entre la vie de Léo, futur père traumatisé par la violence dont il est accidentellement témoin lors d'une soirée, l'autre nous présentant le début de romance entre Lenny (Mads Mikkelsen, chétif), vendeur au vidéoclub, et une de ces clientes.
Le résultat est plus que perturbant et plus ultime, Nicolas Winding Refn citant ses références le temps de deux grosses répliques et proposant dans son film deux extraits de Maniac et Vigilante. :stefano:
L'autre partie use du même parti-pris que le premier Pusher, à savoir les mêmes acteurs, mais aussi la même politique de l'image et de la violence qui choque, surtout là où on ne l'attend pas..

Je reviendrais plus en détail, et sur les questions que j'ai pu lui poser aussi, là je suis crevé. :idea:


Dernière édition par Mr.Movie le Mer 2 Déc 2020 - 1:17, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Bleeder (Nicolas Winding Refn - 1999)   Bleeder (Nicolas Winding Refn - 1999) EmptyVen 12 Mar 2010 - 10:53

On en a jamais entendu parler, et pourtant ça a l'air ultime :shock:
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MessageSujet: Re: Bleeder (Nicolas Winding Refn - 1999)   Bleeder (Nicolas Winding Refn - 1999) EmptyVen 12 Mar 2010 - 11:36

Bleeder est donc une petite perle à laquelle il est difficile de ne pas tomber amoureux. Si, de l'aveu de son auteur, il s'agit d'un de ses films auxquels il est le moins attaché (ce dernier considérant que "pour faire un bon film, il faut avoir fait 3 films", et ainsi de suite pour progresser sans cesse), c'est pourtant celui qui apparait comme le plus personnel et attachant.

Dès le générique, "qui présente les personnages de façon d'une tragédie grecque, que ce soit sur Pusher ou sur ce film", on nous présente les personnages qui vont nous accompagner durant cette chute libre. Première idée géniale, associer chaque personnages, filmés en travellings des pieds à la tête, à un thème musical qui lui sera propre pendant tout le métrage.
Léo, le type normal qui vient d'apprendre sa paternité; Lenny, son meilleur ami qui ne sait parler que de cinéma; Louise, la petite-amie enceinte qui veut son bébé; Louis, son frère raciste et psychopathe sur les bords; Léa, la cliente dont est tombé amoureux Lenny... Des personnages banals qui pourraient très bien ne pas faire parti du même film, mais dont les destinées distinctes sont en fait complémentaires l'une de l'autre.

En effet, sans vouloir rentrer dans les détails, Bleeder est un film qui parle de l'amour, principalement. L'amour vu par Refn, autant le vrai à travers son alter-égo Mads Mikkelsen, que par le cinéaste obsédé par la violence de ce monde ("la violence c'est comme le sexe", selon lui). Ainsi, apparait une histoire que certains trouveront mal construite, mais dont la comparaison est nécessaire : Leo, dès le départ n'est pas vraiment emballé par l'idée d'être père, et pourtant, il la ferme et s'écrase, comme toujours. Lenny, lui, passe son temps à mater des Shaw Brothers et philosopher sur Fred Williamson, et son manque de confiance l'empêche d'aller plus loin. Seulement, il va arriver quelque chose aux deux personnages, jusqu'ici semblables.

Le premier va être témoin d'une baston auquel il assiste, impuissant, et où il comprend qu'avec une arme à feu, il peut se faire entendre des autres et devenir quelqu'un de plus présent. Le second passe enfin à l'action et, timidement, invite Léa, une jeune serveuse qu'il observe continuellement chaque jour, cette dernière faisant de même sans qu'il le sache.
Ainsi, avec les évènements qui se suivent, Nicolas Winding Refn nous fait un portrait de sa personnalité torturée et complexe, où il cite sans cesse sa culture (Lenny est fanatique de William Lustig, Léa des romans de Hubert Selby Jr., dont Refn adaptera un ouvrage ensuite, Inside Job) et ses angoisses principales : la paternité, la survie d'un couple, la mortalité de l'être humain... des thèmes que l'on retrouve déjà dans Pusher (du moins, les deux premiers que j'ai vu :mrgreen:).
La comparaison voulue, c'est donc insister sur une histoire d'amour part en bourse jusqu'à un point de non-retour, tandis qu'une autre est en train de se créer.

La seule différence avec la trilogie de Refn, c'est que Bleeder ne cherche jamais à a avoir un style documentaire choc et percutant, son propos suffit déjà à choquer le spectateur, et avec une réalisation posée et soignée , mais qui sait se déchainer dans les moments de folie, intenses, et qui contrastent tellement avec les scènes calmes du film qu'elles en ressortent plus puissantes... Un peu comme si Reservoir Dogs rencontrait Kieslowski, en fait.

Plus personnellement, j'espère ne pas en avoir trop dit, je sais pas vraiment comment aborder ce film. Je ne nie pas que certains pourront trouver le film étrange, trop personnel, exagéré et inégal (une bonne partie des gens de la salle sont partis en gueulant "C'est quoi ce film de pouet ?! :|), mais dans un sens, Bleeder est un film qui me parle, non seulement par son côté cinéphillique ultra-prononcé, mais aussi dans ses thématiques. On est obligé d'être touchés et/ou choqués par la façon dont Refn traite son sujet, c'est à dire brutal et déshumanisé, mais sans pour autant être dénué de sens et d'émotions.

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A part ça, la soirée était plutôt cool, même si la salle était remplie de cinéphiles, de bobos, de "fils à môman avec leurs mômans" (juste devant moi en plus), et de spectateurs étrangers...
Le film commence, il est en VO sous-titré anglais, avec des sous-titres français décalés situés sur un panneau défilant en-dessous. La VOSTA est plus pratique, j'opte pour celle-ci.
1 heure 05 de film passent, je suis sur le popotin, je veux savoir la suite, quelle sera la (dure) chute de cette histoire... Ben non, l'avant-dernière bobine apparait à l'écran : image inversée de haut en bas, de gauche à droite, avec le héros qui parle et marche à l'envers façon Twin Peaks. :heart:

45 minutes d'attente pour réparer la copie. :grumpy:
Pendant cette longue pause, je me suis fait engueuler par le fils à maman devant moi parce que j'ai appuyé sur une mauvaise touche de mon portable, ce qui a engendré un fort "BIIP" de moins de 2 secondes... A part ça, ce type il parlait tout fort avec sa maman pendant une demi-heure hein. :idea:
Des gens en profitent donc pour quitter la salle, certains gueulant après le film ("c'est trop violent, y'a pas d'histoire !" :yell:, d'autre après le ciné ("c'est n'importe quoi comme organisation, je me casse !"), d'autre après leurs estomacs ("putain, je dois aller faire popo !" - et j'invente rien)...


A la fin du film, la moitié de la salle se vide, ne laissant qu'une vingtaine de personnes pour pouvoir poser des questions à Nicolas Winding Refn.
La parole est d'abord à toute une rangée de cinq fanboys, camera à l'appui, qui ont monopolisés les questions, concernant principalement la trilogie Pusher, la place importante de la violence dans ses films (il estime qu'on ne peut ignorer la violence, et qu'elle est un moyen de montrer ce qui ne va pas lorsqu'il y a un problème, tout en étant une certaine source de plaisir, comme le sexe.), une question très pourcelle à réponse pourcelle sur le titre du film,
Il explique aussi la dualité de ses personnages, qu'il considère comme le mythe de Dr. Jekyll & Mr. Hyde, "roman dans lequel ce n'est pas Hyde qui fait peur, mais le concept de Hyde", à savoir la transformation de l'Homme en bête sauvage... Sur quoi il a ensuite enchainé avec le projet hollywoodien d'adaptation auquel il était attaché, nous dévoilant qu'il a lâché l'affaire pour aller tourner un film en Asie dès le mois de Juin. :idea:
Si je trouve leur vidéo sur un site, je n'hésiterais pas à la partager, ça sera plus simple. :idea:

J'ai donc pu lui poser deux questions, une pourcelle et une un peu moins pourcelle :

D'abord bravo et merci pour le film, pour les films, puisque je suis en train de découvrir votre filmographie ici, sur grand écran, merci pour l'initiative etc.. Donc j'aurais deux questions :
On sent dans Bleeder toute votre influence cinématographique, toute la culture que vous avez ingéré dans votre jeunesse : William Lustig, David Cronenberg, David Lynch etc... Quand vous regardiez ces films, est-ce que vous vous imaginiez en arriver un jour au point où vous en êtes aujourd'hui ?


Euh, d'abord merci beaucoup à vous. Je n'ai jamais voulu être un réalisateur dans mon enfance, ça ne m'avait pas intéressé. Au début, je voulais être designer de figurines, mais avec le temps, j'ai dévié vers cette voie à cause de contraintes. J'aime l'art, mais je ne pouvais pas faire grand chose: j'étais dyslexique, je ne pouvais donc pas écrire ou parler normalement, je suis daltonien, je n'aurais donc pas pu être peintre, et j'avais de grands problèmes avec les mathématiques. Il n'y avait pas grand chose d'autres que je pouvais faire, je me suis d'abord réfugié dans les films, puis ensuite je suis allé un peu plus loin. Je ne voulais pas réaliser des films, je voulais juste les.. les contrôler.

C'est incroyable comme parcours quand même... Sinon, est-ce que vous pouvez nous en dire un peu plus sur Vinnie & Mario, votre prochain film ? Il y avait des trailers qui circulaient sur le net mais pas plus d'infos.

(Et là :suicide:)
Ah oui... Non en fait, Vinnie & Mario n'est pas un film, loin de là, c'est une publicité que j'avais faite, pour me faire de l'argent, pour une compagnie aérienne. J'avais besoin d'argent...

Ah ouais quand même... Parce que dans les vidéos sur internet, votre nom est bien mis en avant, en gros, genre "LE NOUVEAU FILM DE...", quoi...

Tu vois, pour survivre dans le monde de l'art, il faut savoir faire de son nom une marque de fabrique. Je l'ai fait dès mon premier film, Lars Von Trier a su le faire avant moi... C'est pour ça que j'ai mon nom affiché en grand même dans des pubs, c'est histoire d'être rentable.