Être cinéphile en 2009...

Y'a des nichons au moins ?

Bof, un peu mais pas assez pour relever le niveau plus que catastrophique de l'ensemble.

John Fitgerald Willis a écrit:

Être cinéphile en 2009 c'est avoir vu 74 films en 59 jours.

Petit joueur !

Être cinéphile en 2009, c'est avoir fait découvrir Videodrome a Mightette hier après midi .

Et l'avoir traumatisée à vie ?

Même pas ! Mais elle a déjà été traumatisée à vie par Calvaire, héhé.

Et puis c'est elle qui a voulu voir Videodrome .

Ca me rappelle que ça fait plus d'un an que je dois voir Calvaire

Fait comme moi quand je l'ai découvert: regarde le à 3h du mat' au casque.

Etre cinéphile en 2009 c'est aller au 20ème festival international du film de Valenciennes.

http://www.festival-valenciennes.com/index.php

Bon ce qui risque d'être le plus intéressant c'est surement ça :

"un Regard sur un Certain Cinéma Belge (avec une sélection des films incontournables en présence de nombreux invités)"

Y'aura "Eldorado" de Bouli Laners et un court métrage encore avec Bouli "Saddam Hussein is alive".

Enfin s'ils ne nous l'annulent pas.
Parce qu'ils nous avaient fait le coup l'an dernier avec la nouvelle vague du cinéma allemand.

Il galère pas mal leur site, mais ça a l'air bien !
N'hésite pas à créer un topic, et à l'alimenter dés que tu auras une critique à poster, un flim à défendre, des photos, ou autres !

Ces plusieurs années de perdues n'avaient pas voulu de moi pour un stage de communication

Bien que peu disert sur ce forum, je le parcours avec plaisir, et, tombant sur cet émouvant témoignage de Mighty Forest, je ne peux pas ne pas réagir... Voici donc, pour les plus jeunes des mordus qui se demandent à quoi pourrait ressembler demain, la réponse d'un bientôt quarantenaire passablement cinéphage...

Mighty-Forest a écrit:

Être cinéphage en 2009, c'est vouloir terminer ses partiels et autres révisions non pas pour "se bourrer la gueule avec ses potes en fumant des oinjs, t'as vu" mais pour pouvoir recommencer à mater films sur films, nuits et jours (surtout nuit ).

Etre cinéphage en 2009, c'est bosser dans le cinéma toute la journée, arpenter le plateau ou discuter avec la monteuse avec plaisir, mais se hater en fin de journée pour ne pas rater une séance.

C'est avoir une vie compliquée parce qu'on part souvent des semaines et des semaines à l'étranger, mais ne pas envisager sérieusement de changer de métier.

Mighty-Forest a écrit:

C'est claquer tout son fric dans des DVDs et les empiler avec fierté dans ses étagères où tronnent également VHS (qui servent maintenant d'ojets de déco), Figurines, éditions collectors de la mort et autres bouquins de ciné.
Et ce, quitte à passer des heures sur ebay ou à fréquenter des endroit mal famés (Cash A Faire, tu me manques ) afin de dégotter LA perle rare !

Etre cinéphage en 2009, c'est se retrouver coincé en fin de mois pour payer la nounou ou la cantine des enfants parce qu'on a acheté le nouveau coffret John Ford ou Fassbinder...

Se dire à chaque fois qu'on sera plus raisonnable le mois suivant, et, malgré tout, devenir fou quand on entre dans une boutique de dvd (ne pas pouvoir s'empêcher d'y entrer, évidemment).

Mighty-Forest a écrit:

C'est s'extasier pour des films (voir des genres) totalement inconnus de monsieur tout-le-monde.
C'est aussi s'extasier devant des films "trop vieux, c'est naze mdr" et prendre autant son pied devant le SDA que devant un Buster Keaton.
C'est ne pas avoir peur des contradiction et affirmer que, quand même, c'était mieux avant .

Etre cinéphage en 2009, c'est devenir le gars qu'on appelle quand on cherche une info sur un film pas connu, un truc qu'on a vu il y a 15 ans dont on se souvient à peine, où quand on a vu un truc par hasard et qu'on ne sait pas ce que c'est...

C'est montrer à ses gosses des films géniaux, qu'ils adorent en général, mais au grand dam de leur mère qui s'horrifie de ces films en noir & blanc, ces trucs chinois ou ces vieux films qu'on considère de son devoir de leur communiquer.

C'est faire le benshi, commenter le film, expliquer les situations, les enjeux, l'environnement du film pour que les gosses s'éclatent sans se demande s'ils ont compris.

C'est défendre coute que coute la VO, le bon format, et qu'ils apprennent à lire, bon sang !!

Mighty-Forest a écrit:

C'est se faire traiter de tout les noms quand on affirme ne pas aimer Fight Club ou Aronofsky, mais provoquer l'indifférence gênée (ou un sourire style "je me fous de ta gueule parce que t'as des goûts de merdre, hey" -au choix-) quand on parle des films qu'on aime "parce que personne y connait".

Etre cinéphage en 2009, c'est se sentir passablement reclus quand on voit bien qu'on est le seul à se réjouir d'un nouveau Sirk, ou de la révélation fracassante que Kyioshi Kurosawa aime le cinéma de Tobe Hooper. Que ces évènement majeurs, fondamentaux, ben tout le monde s'en fout. Sauf le cinéphage de 2009.

Mighty-Forest a écrit:

C'est avoir les yeux rouges et l'air crevé les 3/4 du temps. Ainsi qu'un sommeil complétement décalé.

C'est dormir au plus 5 à 6 heures par nuit parce qu'il n'y a que comme ça qu'on aie toute liberté pour voir des films qu'on est seul à apprécier (et pester quand on s'endort devant l'écran et qu'on doit voir le film en 2 fois).

Mighty-Forest a écrit:

C'est savoir qui a réalisé le film quand on entre dans une salle de cinéma.

Etre cinéphage en 2009, c'est avoir l'impression de retrouver un vieux copain quand on entre dans une salle de cinéma...

Mighty-Forest a écrit:

C'est vouloir regarder 20 films en même temps, environ.

Voire plus...

Mighty-Forest a écrit:

C'est continuer à acheter des DVDs alors qu'on en a déjà une bonne centaine "qu'on regardera un jour, sisi".

C'est en avoir un paquet en plus (disons, environ 900 par les temps qui courent), avec des cartes d'abonnement à n'en plus finir, des chaines cablées...
Et manquer de temps, ne jamais avoir le temps, même si les journées étaient doubles, parce qu'il y a la vie, la famille, les enfants, les amis... Qu'on ne leur consacre déja pas assez de temps, entre les gros horaires et les voyages pour le boulot, alors qu'on comprend qu'ils se sentent négligés quand on les laisse seuls un après-midi ensoleillé ou une soirée en famille pour aller se manger le nouveau Clint Eastwood. Mais qu'on se plonge dans l'officiel chaque mercredi matin "No matter what" en cherchant les créneaux de libre pour voir les nouveautés.

Mighty-Forest a écrit:

C'est raler à chaque fois qu'un nouveau remake est annoncé et avoir l'impression que les producteurs sont vraiment des quiches en ciné, parce que bon, Brett Rattner pour Conan, hein...

C'est, concernant l'original, se souvenir de ce super film qu'on a adoré en salle, et découvrir qu'on n'est plus nombreux à s'en souvenir, sinon quelques amateurs éclairés, bien jeunes, qui ont découvert le film en dvd (et qui n'étaient peut-être même pas nés à l'époque).

Pire encore, c'est s'entendre dire que c'est bien naze aujourd'hui, parce que ça a vieilli (comme quand on était jeune et que les films des années 70 étaient "nazes" parce qu'ils vieillissaient mal).

Mighty-Forest a écrit:

C'est pester contre les versions colorisées qui abreuvent désormais nos chaines, même les documentaires historiques s'y mettent, alors que le N&B c'est super bien.

C'est ne plus regarder du tout la télé, parce que la VF, la pub et le format chamallow, ça va bien quelques minutes...

Mighty-Forest a écrit:

C'est s'arracher les cheveux en voyant les gens claquer 990€ pour s'acheter un écran plat qui restitue super mal les noirs et ce, afin de regarder Poubelle la Vie ou des films 4/3, mais en 16/9, "pasque si on a acheté un écran 16/9 c'est pas pour avoir des lignes noires, non mais ho !".

C'est se casser les dents à expliquer ça à son entourage immédiat, et passer pour un taré ou un fanatique... Pourtant, un carré, c'est pas un rectangle, pouet, quoi !

Mighty-Forest a écrit:

C'est passé des heures sur le net à discuter avec des potes, qu'on a jamais vu en vrai, mais qui poutrent.
C'est espérer un jour les rencontrer et avoir de vraies discutions ciné.

C'est s'entendre dire : "tu me trompes avec ton cinéma". Et malgré tout trainer sur les forums, quand on est à la maison, parce qu'il n'y a que là qu'on croise des passionnés de son acabit.

C'est entendre sa gamine dire qu'elle veut être actrice, comme si elle avait l'impression que si elle était sur un écran de cinéma, je lui consacrerais l'attention qu'elle me réclame...

Mighty-Forest a écrit:

C'est sortir des répliques de films dans les conversations sans que personne ne remarque rien.

Voire évoquer des séquences, prendre plaisir à les raconter, les décrire, et s'apercevoir quand on arrive à la chute qu'on n'est plus écouté ("mais, oui, mais oui, ils sont bien, tes films").

Mighty-Forest a écrit:

Tout ça et bien plus encore

Etre cinéphage en 2009, à bientôt quarante ans, c'est s'accrocher à sa passion, se comporter en ado irresponsable, avoir tristement conscience de ses torts, parce que l'adulte responsable ne passe pas tout son temps dans une salle obscure, mais ne pas pouvoir faire autrement parce qu'on marche à ça.

Être cinéphilophage en 2009, c'est avoir envie d'être adopté par cinephage.

cinephage a écrit:

Mighty-Forest a écrit:

C'est s'arracher les cheveux en voyant les gens claquer 990€ pour s'acheter un écran plat qui restitue super mal les noirs et ce, afin de regarder Poubelle la Vie ou des films 4/3, mais en 16/9, "pasque si on a acheté un écran 16/9 c'est pas pour avoir des lignes noires, non mais ho !".

C'est se casser les dents à expliquer ça à son entourage immédiat, et passer pour un taré ou un fanatique... Pourtant, un carré, c'est pas un rectangle, pouet, quoi !

Être cinéphile en 2009, c'est provoquer l'incompréhension chez ma mère lorsque j'ai refusé de découvrir Into the Wild lors d'une diffusion sur Canal, car l'image était mutilée, et que je savais très bien que la voiture qu'on entend au début du flim, elle devait être dans le cadre.

Être cinéphile en 2009, c'est donc découvrir Into the Wild en HD, au bon format, sur notre écran LCD géant, et ressortir totalement bouleversé de ce voyage merveilleux et terrible à la fois.

Être cinéphile en 2009, c'est découvrir la HD avec curiosité et passion, mais toujours autant kiffer regarder des flims sur un écran cathodique 40 cm merdique avec plaisir.

han

Encore quelques années et je devrais ressembler à cinéphage !
D'ailleurs, les deux prochains week-end, je serais en tournage .


Tu bosses dans quoi cinephage ?

Mighty-Forest a écrit:

Tu bosses dans quoi cinephage ?

Moi je dirais dans le cinéma.

Bad Taste en intérim a écrit:

Mighty-Forest a écrit:

Tu bosses dans quoi cinephage ?

Moi je dirais dans le cinéma.

Je suis administrateur de production. En gros, quand un film se fait, je suis le gars qui fait la compta du film.
Je dis si le budget est tenu (ou dépassé), je paye les gens et les fournisseurs, je paye les stars et je suis les divers contrats. Quand on tourne à l'étranger, je supervise la tenue des comptes de la prod locale.

En gros, je suis une espèce de super-comptable (parce qu'un comptable normal aime les choses à leur place, et deviendrait fou sur un plateau de ciné... Moi je change de bureau tous les jours, je travaille la nuit ou à 5 heures du mat, voire dans l'avion, je gère des techniciens avec des personnalités parfois très atypiques, tout ça quoi, sans devenir fou, quoique...).
Ca fait beaucoup de papiers, quinze millions d'euros claqués en quelques semaines...
Je suis intermittent, aussi : quand le film est fini, je me retrouve au chomage, et je cherche un autre film.

Surtout, c'est un poste d'observation idéal pour assister à la création d'un film : tout passe par moi à un moment ou à un autre... Alors que, par exemple, le plateau ne voit ni les coulisses, ni la déco ou les costumes, ni la postprod, ni les enjeux de financement. Moi, je vois tout, et j'adore ça (enfin, les bons jours).

Ca doit être passionnant ton boulot !
J'aurais aimé faire ce genre de taf, mais les déplacements continuels me bloquent un peu.
Je suis très casanier, et j'aime bien avoir un train de vie routinier et tranquille.

Tu arrives à gérer ton stress ?
Ca doit être invivable parfois !

Bad Taste en formation a écrit:

Ca doit être passionnant ton boulot !
J'aurais aimé faire ce genre de taf, mais les déplacements continuels me bloquent un peu.
Je suis très casanier, et j'aime bien avoir un train de vie routinier et tranquille.

Tu arrives à gérer ton stress ?
Ca doit être invivable parfois !

C'est surtout compliqué pour la vie familiale... La Cinéphagette apprécie peu les fois où je pars tourner à pétaouchnock (même si c'est un ou deux mois pas an). De même pour les enfants, même si skype a drolement amélioré les choses.
Sinon, on voit souvent des décors rares, les coulisses d'un théâtre ou un bel espace naturel, et on se régale les mirettes.

Au niveau du stress, il y a des jours très durs, mais heureusement rares. Il m'arrive de hair mon boulot autant que de l'adorer...

Les tournages sont bourrés de fetes qui sont autant d'occasions de renforcer les liens au sein de l'équipe et d'évacuer les frustrations (un type te traite de XXXX un jour, parce qu'il est pressé et que tu lui refuses un truc, on en reparle en soirée trois jours plus tard, à froid et dans un autre cadre que le boulot, ça remet les pendules à zéro).
C'est paradoxal, parce que d'un coté, on fait souvent la fête, ça donne l'impression d'une bande de zigs irresponsables, alors que c'est souvent une soupape qui permet de gérer les tensions et le stress d'un tournage.

Mais il faut un certain état d'esprit pour ça, tout le monde n'adore pas le coté roller-coaster de la chose (et physiquement, c'est parfois éreintant).

Et pour faire ce métier faut avoir un haut niveau en compta ?
Ou un DUT GEA option Finance Comptabilité, par exemple, c'est suffisant ?

T'as payé des Stars ? T'en vois souvent ? Mélanie Laurent ?

Maxwell a écrit:

Et pour faire ce métier faut avoir un haut niveau en compta ?
Ou un DUT GEA option Finance Comptabilité, par exemple, c'est suffisant ?

Il n'y a pas besoin d'un haut niveau de compta pour faire ce boulot (même si, perso, j'ai fait une grande école de commerce, mais j'ignorais que ce métier existait, alors je pensais gagner des sous dans la finance). De bonnes bases suffisent, je pense que le DUT dont tu parles doit suffire.

En revanche, au début, il faut un peu de temps pour se faire connaître, et on commence "stagiaire", peu payé à faire du classement... C'est un peu ingrat, mais on sait vite si on veut poursuivre ou si on arrête là.

Sinon, ben oui, par la force des choses, je croise quelques acteurs et actrices. Mais je n'ai pas beaucoup d'interactions avec eux (pour les histoires de sous, je vois avec les agents). Cela dit, Mélanie Laurent est très très jolie, et toute petite.

Hannn t'en as de la chance

Youn a écrit:

Hannn t'en as de la chance

Si on veut... Aujourd'hui, je pointe des comptes de liaison et je solde des comptes d'avance régie, c'est pas spécialement rock'n'roll (pas glop plomberie comptable de fin d'année). Demain, j'attaque les déclarations des charges sociales de février 2009. Quelle veine...

Je donne un peu l'impression de cracher dans la soupe, là, mais c'est juste pour signaler que pour quelques minutes de glamour, il y a des jours entiers de boulot pas plus marrant qu'ailleurs...

Cela dit, c'est vrai qu'il y a parfois quelques bon moments dans ce boulot.