Le Secret de Térabithia (Gabor Csupo - 2007)

LE SECRET DE TERABITHIA

USA, 2007
Genre: Drame
Durée: 1h35
Avec: Josh Hutcherson, AnnaSophia Robb, Zooey Deschanel...

L'histoire:

La vie n'est pas facile pour Jess, jeune garçon dont la famille nombreuse connaît des difficultés financières. Au collège, il est le souffre-douleur de deux garçons de sa classe et d'une fille de quatrième. À la maison, son père le rabroue sans arrêt, et seule sa passion pour le dessin lui offre une évasion. Heureusement, il se lie d'amitié avec sa nouvelle voisine, Leslie, la fille d'un couple d'écrivains. Ensemble, ils inventent un monde imaginaire, Térabithia, dans lequel ils fuient la dure réalité de la vie quotidienne.. Ce film poignant montre la dure réalité de la vie vécue par deux enfants différents mais très intelligents, avec leurs expériences, leurs réflexions pleines de fraicheur et sensées, leurs idées, leurs espoirs sur la vie, connait un tournant dramatique et inattendu vers la fin.

----------------------------------
------------------

le moins que l'on puisse dire, c'est que je m'attendais à tout sauf à ça. D'ailleurs je me demande encore comment j'ai pu avoir envie de voir le film avec cette affiche pas franchement engageante, qui en plus annonce un angoissant "par les créateurs du monde de Narnia". Fort heureusement, si les créateurs sont les mêmes, on est avec ce secret de Térabithia bien loin du puéril film d'heroic fantasy d'Andrew Adamson. Sous ses airs de spectacle familial, Térabithia propose un sous-texte bien plus sombre qu'a l'accoutumé. On est également loin des gamins crétins au destin éblouissant dans un monde de chevalerie et de castors qui parlent donc.
On ne peut plus actuelle, l'histoire raconte simplement l'amitié de deux enfants, amitié forgée par le ras le bol mutuel d'une vie pas toujours rose (têtes de turcs de vraies têtes à claques, amour qui tiraille le coeur, famille qui ne communique plus, problèmes financiers...). Tout jeunes adolescents, le poids des angoisses et obstacles quotidiens pèsent d'autant plus lourds sur les épaules (on ne tombe jamais dans le larmoyant par contre, ce qui fait plaisir). Alors quel meilleur moyen pour s'évader un peu, échapper pendant quelques instants à ce monde qui ne les valorisent guère, que de créer son propre univers? Un monde merveilleux, où ils seraient rois, où ils auraient enfin une utilité, ou ils seraient source d'espoir pour quelqu'un et plus seulement souffres douleurs ou préposés aux corvées. Le monde de Térabathia nait donc de l'imagination fertile de nos deux héros, l'occasion de quelques scènes de fantasy sympathiques (on est là encore loin du déluge d'effets à la Narnia, l'intrigue restant toujours centrée sur les rapports qu'entretiennent les deux enfants au monde qui les entoure), mais ça s'arrête là. En effet, Térabithia est loin d'être le centre du récit comme on aurait pu le penser, mais bel et bien une sorte de refuge (un peu comme Ofélia dans le labyrinthe de Pan). Les deux enfants n'y vont que quand le quotidien se fait trop terne, l'occasion de se ressourcer, de retrouver un sourire sur son visage en refaisant le monde à sa façon.

Pleins de talent, les deux acteurs principaux sont d'ailleurs parfaits, et portent littéralement le film. Si l'histoire, sincère, touchante et toujours d'une redoutable simplicité fait mouche du début à la fin, c'est grâce à eux (les seconds rôles gravitant autour sont tout aussi bon -Robert Patrick est excellent en père de famille-).
Au final, si les plus jeunes attendent surtout les écureuils en 3-d qui ne pensent qu'à se mettre sur la tronche (ah oui, le truc qui m'a un peu embêté: le look du troll géant, ils auraient franchement pu s'abstenir....), les plus grands découvriront peut-être par hasard comme moi une histoire émouvante, simple, ayant l'audace de traiter des thèmes rarement visibles dans les films pour mioches. Pour une fois qu'on prend pas les jeunes pour des demeurés, ce serait dommage de passer à coté!