There Will Be Blood (Paul Thomas Anderson - 2008)

There Will Be Blood
Date de sortie : 27 Février 2008
Réalisé par Paul Thomas Anderson
Avec Daniel Day-Lewis, Paul Dano, Kevin J. O'Connor
Film américain.
Genre : Drame
Année de production : 2007
Distribué par Walt Disney Studios Motion Pictures France

Synopsis
Une histoire de famille, de religion et de pétrole.
Daniel Plainview, un prospecteur, achète les droits d'exploitation des puits de pétrole d'une famille vivant dans un ranch au Texas. Mais bien vite le prospecteur se rend compte que le pétrole va remettre en question le rêve américain...

Fiches Film :
http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=109788.html



Topic sur DVDClassik


Le grand retour de PTA ?
Un film que j'attends très fort.

l'affiche est magnifique... les photos aussi... ca ne peut que donner envie

Envie de quoi ?

de plein de trucs très variés

Paul Thomas Anderson ?



Daniel Day-Lewis ?



B.O. de Jonny Greenwood (Guitariste de Radiohead) ?



Ca sent super bon ce There will be bl d !

Croyez-moi... Ca va tout poutrer !!

J'ai passé la soirée de lundi avec un ami qui est très fan de Radiohead.
Il n'a pas encore vu le film de PTA, ni écouté la B.O., mais il a écouté un album conçu par Jonny Greenwood, d'un film finalement jamais sorti en salles.
Il m'a dit que c'était très étrange, éloigné de l'univers Radiohead, mais intéressant.
Selon lui, le fait qu'il compose la B.O. du film est une très bonne chose.

Je suis plus qu'impatient.
Voir dans cette bande-annonce "Par le réalisateur de Magnolia et de Boogie Nights", semble complètement irréel, tant ces deux films n'ont rien à voir visuellement thématiquement avec celui-ci.
Après la résurrection de Burton et des frères Coen (je croise très très fort les doigts), le nouveau PTA viendrait-il enfoncer les fondations d'une année ciné qui s'annonce décidément très riche ?
Vivement !

Dire qu'il y avait une avant-première à Châtelet ce soir...

Va falloir que je reprenne un rythme de vie normal si je ne veux pas rater toutes les séances qui m'intéressent...

sur filmsactu.com, Pierre Delorme a écrit:

Il est de ces films ou lorsqu’on doit écrire un article dessus, on se retrouve comme un imbécile à 4h du matin devant un fichier Word complètement vierge parce qu’on ne sait pas quoi dire, ou alors rien de bien original. Des trucs comme "la mise en scène est somptueuse", "la musique est magnifique", "les acteurs sont géniaux", "two thumbs up". Alors on cherche à développer, mais on se rend vite compte qu'on arrive pas à mettre des mots sur nos pensées. Alors comme il est tard et qu'on est fatigué, on se lache...



Voir un film, c’est un peu comme sortir avec quelqu’un.



D’un côté il y a des films sympas, qui nous ont fait passer un bon moment, mais avec lesquels on n’a pas forcément envie de rester bien longtemps, vue que c’était juste l’histoire d’un soir, ou d’une nuit, parfois même juste une séance de 5 à 7 et puis on oublie. On est content sur le coup, mais finalement on ne les aurait pas vus que ça serait revenu au même, parce que ce n’était pas sérieux, parce que c’était juste pour s’amuser… Ces films-là sont nécessaires, pour rester de bonne humeur, pour passer du bon temps ou pour pouvoir frimer auprès des potes en leur disant "Je l’ai vu celui-là ! j’ai bien pris mon pied avec je vous le conseille !".



Des films comme ça on peut en voir un paquet avant de tomber sur celui qui va vraiment compter, celui qui vont faire que notre vie bascule, et qui va nous faire comprendre que tous les autres avant lui, c'était pour du beurre. Et à cet instant tout change. Tout prend une autre saveur.


Voir ce genre de film ça arrive presque aussi rarement que de tomber vraiment amoureux. Il y en a même à qui ça n’arrive qu’une fois dans une vie ! Avec des films comme ça, on peut avoir le coup de foudre direct. C’est rare, mais ça se peut. Le plus souvent on ne les remarque pas tout de suite et ce n’est qu’en les revoyant qu’on tombe sous le charme. Toutes les petites choses qui auraient pu nous échapper la première fois font soudainement surface et c’est à ce moment-là qu’on comprend qu’il existe des films capables de nous rappeller pourquoi nous aimons le cinéma. Ou alors qui nous font aimer le cinéma, c’est au choix. Il est de ces films qui nous laissent muets pendant plusieurs heures après leur visionnage, non pas parce que nous n’avons rien à dire dessus, mais parce que tout ce que nous pourrions dire ne reflèterait qu’un pour cent de ce que nous venons de vivre. Il est de ces films qui nous font rêver, pleurer, rire, crier et pleurer encore, des films qui nous donnent tellement des frissons que rien qu’en y repensant, vous avez de nouveau les poils qui s’hérissent, du bout des bras jusqu'à l'échine. Il est de ces films qui nous empêchent de penser à quoique-ce-soit d’autre, des films qui nous déconnectent totalement du monde extérieur. Des films qui nous feraient presque oublier que nous sommes en train de regarder un film. Il est de ces films qu’on aime même pour ses défauts. Parfois même, surtout pour ses défauts. Il est de ces films qui nous font nous demander "C’était quand la dernière fois que j’ai ressenti ça au cinéma ?" nous faisant ainsi remarquer à quel point le temps passe vite et à quel point ce genre de film est rare. Très rare.


On peut toujours essayer de trouver des arguments pour parler de ce genre de films, basés sur des critères plus ou moins universels. On peut décrire la mise en scène par exemple, décortiquer les sous-textes du scénario ou encore analyser le jeu de comédiens, histoire d’expliquer à tout le monde pourquoi on l'a trouvé extraordinaire, fabuleux, magique… Mais au final, ce genre de perle rare là ne nécessite que très peu de commentaire, on n'aurait presque pas envie d'en parler, juste de le regarder et de le montrer. On veut aussi les garder pour soi, quelque part dans un coin du cœur, rangés précieusement dans un tiroir secret qu’on peut rouvrir à notre guise dès qu'on a la malchance de voir un navet, histoire de se rappeler que le cinéma c’est autre chose qu’une simple histoire de dollars et que finalement, lorsqu’on aime, c’est pour la vie. Ces films-là nous rendent heureux, tout simplement, et c'est sans doute la chose la plus difficile au monde.

There Will Be Blood, de Paul Thomas Anderson, fait partie de ces films. Point barre.

fichue ! Ca donne envie !

air a écrit:

sur filmsactu.com, Pierre Delorme a écrit:

(...)

Sur Ecran Large () :

Mon ami de 20 ans, Julien Foussereau a écrit:

There Will Be Blood à la hauteur de sa renommée ? Clairement et peut-être même au delà. Depuis quand n'avait-on pas assisté à un spectacle aussi pénétrant dans son fond qu'instinctif dans sa forme ? Depuis quand un film n'avait-il pas mis le doigt avec une telle clairvoyance sur la cupidité, le capitalisme sans frein et les dérives religieuses, véritable cerbère rongeant l'Amérique ? Pas depuis les années 2000, en tout cas... Car There Will Be Blood s'impose comme le digne héritier des drames épiques et pamphlétaires sur la face cachée de la prospérité américaine, à mi-chemin entre Les Rapaces et Citizen Kane.

Mais la dimension biblique dévastatrice soufflant sur cette histoire de rapacité dévorante emporte définitivement le morceau. Dans l'évangile selon Anderson, il n'y a de Dieu que l'argent et Daniel Plainview est son messager. Little Boston a des sols pauvres pour faire pousser le blé mais riches en or noir. Qu'à cela ne tienne, Plainview bernera ses habitants en se présentant comme un businessman philanthrope doublé d'un père de famille. H.W., son fils adoptif peu loquace, n'est qu'une illusion d'humanité. Ce messie des temps modernes leur promet l'eau, les écoles, et les voies d'accès. Il les lessivera tous. Par tous les moyens.

Ce jeu de dupe, magnifié par Daniel Day Lewis hallucinant à force de frôler le cabotinage sans jamais perdre une once de sa fièvre, se voit solidifié par les rapports extrêmement complexes que son personnage entretient avec son fils sans compter la révélation Paul Dano incarnant le fondamentalisme religieux dans toute sa dangerosité. Anderson ne se focalise que sur ce concentré de société primitive (famille, travail, religion) pour y dégager un sentiment d'universalité. Ainsi, cette tonalité transforme l'implacable ascension d'un homme en une parabole terrifiante sur l'hégémonie américaine du 20ème siècle.

La mise en scène découle logiquement de ce choix, à l'image de l'ouverture du film : minérale, 15 minutes sans piper mot au cours desquelles Plainview gratte telle de la vermine un boyau caverneux au mépris de sa vie et celle de ses travailleurs. Le pétrole surgit. Filmé comme le monolithe de 2001 : l'odyssée de l'espace, ce liquide fossile transforme à jamais Plainview en rapace insatiable tout en condamnant H.W. à une terrible malédiction à retardement.

En toute logique, There Will Be Blood apparaît comme le film le plus maîtrisé, le plus fou aussi de son auteur. C'est une seconde naissance pour Anderson. Certes, l'homme a déjà derrière lui un parcours impressionnant mais peut-être ce talent était-il atténué par un amour des maîtres un peu trop étouffant : l'ombre de Scorsese, Altman, Edwards et Tati planait trop sur ses précédents opus. Là, le cinéaste empile un nombre hallucinant de références mais There Will Be Blood n'appartient au fond qu'à lui. La virtuosité un peu clinquante des débuts laisse enfin place à une réalisation plus posée, plus indépendante, d'où jaillissent montées d'adrénalines et saillies expérimentales.

Sa grandeur réside dans cette claque a posteriori qu'il procure. Entre la grandeur métaphorique et le réalisme des situations, Anderson est parvenu comme rarement à trouver l'exact milieu entre spectacle et art. There Will Be Blood ne se laisse pas facilement apprivoiser : il interpelle, grise, séduit avant de déranger au final. Malgré cela, le film obsède longtemps après sa vision pour mieux s'imposer. C'est une sensation que l'on n'avait pas vécu depuis Mulholland Drive, cette autre fenêtre vers l'inconscient. La différence fondamentale tient dans la rigueur de Anderson. Grâce à elle, il signe assurément un chef d'œuvre, peut-être même le film le plus marquant de ce début de 21eme siècle.

Et entre nous, je préfère la critique analytique de Juju, plutôt que celle, sensitive, qui ne parle finalement pas du tout du film de Pierrot.
D'un côté, on a une démarche humaine, et presque touchante (malgré le début de critique que je trouve tout nase - comparer un film avec le fait de sortir avec quelqu'un, bof ), de l'autre, un avis plus poussé, plus tranché, plus référentiel, qui donne encore plus envie.
Il est fort ce Juju.

je trouve que, du coup, c'est surtout la lecture consécutive des deux critiques qui donne très très très envie.
Vivement Mercredi !

Combien de copies pour le film ?

air a écrit:

je trouve que, du coup, c'est surtout la lecture consécutive des deux critiques qui donne très très très envie.
Vivement Mercredi !

Je suis de plus en plus impatient, tout pareil que toi.
Et ce n'est pas l'oscar de Day-Lewis reçu cette nuit à Los Angeles qui va faire dégonfler mon impatience.

air a écrit:

Combien de copies pour le film ?

Je ne sais pas si le public peut être au courant avant le premier jour d'exploitation.
Mais je te dirai ça mercredi.

air a écrit:

Combien de copies pour le film ?

Selon CBO, 120 copies France.

Je sais pas, mais je trouve que c'est pas beaucoup.
Ceci dit, j'irais le voir Samedi (avec impatience, d'ailleurs).

Je l'ai vu cet aprèm ...















... je n'en dirais pas plus pour le moment

Vu hier après-midi...













... Waaaaaaah !

Fichue d'année 2008 quand même ! Paul Thomas Anderson est apparemment décrié comme un génie, et en voyant pour la première fois un de ses métrages, c'est évident. Rare sont les films aussi passionnants et imposants, grâce au traitement bénéfique du son et de l'image rendant l'ambiance quasiment hypnotique (déjà la meilleure B.O de l'année !), et de l'interprètation hallucinante des acteurs, surtout le trôp rare Daniel-Day Lewis et le jeune Paul Gano, dont on n'oubliera jamais les impressionnants pétages de plombs. Est-ce trôp de dire qu'il s'agit là du Barry Lyndon de la decennie 2000 ?

M'en vais faire une critique digne de ce nom pour ce chef d'oeuvre qui va donner du fil à retordre à No Country for old men dans mon classement.

Mr.Movie a écrit:

Paul Thomas Anderson est apparemment décrié comme un génie, et en voyant pour la première fois un de ses métrages, c'est évident.

PTA n'est pas considéré comme un génie par tout le monde.
Il n'y a qu'à lire la critique assassine de Serge Kaganski dans le dernier numéro des Inrocks (extrait ici - cliquez sur l'un des titres "There will be blood"), ou bien les avis tranchés de forumeurs sur Classik ou Ecran Large.
Ce dernier film de PTA divise, et c'est tant mieux !

Citation :

Paul Gano

Citation :

Est-ce trôp de dire qu'il s'agit là du Barry Lyndon de la decennie 2000 ?

Vu que le film est sans cesse comparé au travail de Kubrick, pour sa noirceur, son détachement, sa froideur, non, ce n'est pas du tout déplacé de le comparer à Barry Lyndon (qui reste insurpassable).

Citation :

M'en vais faire une critique digne de ce nom pour ce chef d'oeuvre qui va donner du fil à retordre à No Country for old men dans mon classement.

Le film des frères Coen est toujours mon favori de l'année.

Je sors du film.
Oh mon Dieu.


(je développerai plus tard)

Je sors du film
Oh My God



(je ne développerai pas)

Salut,

Je viens d'aller voir there will be blood !

Franchement je suis déçut je m'attendais à mieux...

Le scénario est franchement plat, heureusement que le jeux des acteurs rattrape tout ! Car ils sont vraiment tous bon ! Les cadrages et les déplacement de caméra sont aussi pas mal !

Par contre pour la musique c'est plutôt sympa ! Mais je ne sais pas si elle est toujours bien choisis...

Donc ma note 7/10

Spark a écrit:

Je sors du film.
Oh mon Dieu.


(je développerai plus tard)

J'aime ta mère a écrit:

Je sors du film
Oh My God



(je ne développerai pas)

Qu'ils sont mignons tous les deux.


J'ai toujours pas développé non plus d'ailleurs...

PT Anderson est un caméléon. Il s'inspire d'autres cinéastes, empruntant thématique et style, mais au contraire d'un Tarantino il les fait pleintement siens, on parlerait plus d'influences.

Après un Boogie night scorcesien, un Magnolia qui a tout d'un Altman, voilà un There will be blood qui aurait pu être réalisé par Kubrick himself.

There will be blood regorge de thématiqes, de pistes. Mais c'est avant tout l'étude d'une personalité. Un homme pétrit de contradictions, qui a tout pour réussir mais qui causera sa propre perte à cause de mauvais choix. Un personnage typiquement Kubrikien en somme.

There will be blood est un film qui va au-delà des simples considérations de réalisation parfaite, interprétations boulversantes (Day Lewis bien sûr, mais aussi Paul Dano, le gamin jouant le fils de Daniel Plainview, d'une incroyable justesse pour son jeune âge, et l'innatendu Kevin J O'Connor, coutumiers des blockbuster de Stephen Sommers qui demontre là un talent inattendu)... There will be blood est simplement une oeuvre, une vraie, boulversante et puissante.

Certains ont reproché au film de ne pas tout expliquer. Mais pourquoi le faire ? Comme dans la vie, le film recèle certains secrets dont les personnages rechignent à parler, qui resterons des secrets, et sur lequels ont ne peut que spéculer et avoir son avis propre. Daniel aimait-il son fils ? Assurément. Paul existe-il vraiment ? Ca restera une enigme. Le oui et le nom récoltant sensiblement le même nombre d'indices. Quel est le passé de Daniel pour qu'il en vienne à un tel rejet de l'humain ? On ne le saura pas non plus, c'est comme ça, c'est tout. Répondre à ces questions-là, serait ni plus ni moins que tuer le film, ou en tout cas l'amoindrir considérablement.

Il est amusant de constater l'acceuil mi figue mi raisin qu'à connu le film à sa sortie. Son insolente abondance de qualités et son statut évident de chef d'oeuvre et de classique en devenir ayant poussé bon nombre de critique et de spectateur à le bouder et à le traiter avec condescendance. Le reproche de "chef d'oeuvre trop évident" étant souvent invoqué. Un comble.

Le meilleur film de l'année selon moi. Le meilleur film depuis bien longtemps.